法国当代艺术评论家:Jacques Bouzerand
我是在上海莫干山艺术园区外认识艺术家蔡玉龙的,他对于传统艺术和当代艺术自如掌控的成熟度让我惊讶,他的作品时而跳动,时而沉静,看似不经意的涂抹,却孕育内在生命的灵魂。而让我更为惊叹的是他另类的“绘画法则”。泱泱五千年文明古国,孔孟礼数灌输着中国民众谨慎处世、明哲保身的脾性,传承与歌颂看似是对祖先最好的缅怀。国人一代又一代重复前人的轨迹,并且告诉后人继续这种无休止的重复。最初西洋绘画的学习经历和对中国书法一如既往的迷恋,这两种截然不同的艺术在蔡玉龙的体内开始合二为一。他既非传统或现代艺术的固守派,亦非激进派,他的绘画在两者间各取所需,叛逆地师承两种文化。
其实,历史很好地印证了:人类需要“叛逆”。在时装界,每一场走秀都有可能带来一场文化新革命,而戴高乐将军若非“开明”地听取阿兰•佩雷菲特部长的建议,法国或许至今也不会了解在古老的东方有一个叫“中国”的伟大民族已经觉醒。
中国觉醒?不!超乎其外,是这个伟大民族的觉醒唤醒了更多国家。中华民族用数千年时间创造了令人惊异的可见或不可见的非凡的东方文明,用“征服”与“发明”丰富和发展了民族的文化、艺术和对宇宙的认知。但曾经有很长一段时间她热衷于自己,发展本国特色的艺术与哲学。这道有形无形的保护墙阻隔了她对世界的认识,也阻碍了整个民族的前行。全球化,必然成为衡量人类历史的标准,呼吸着相同空气的人类,该从“闭关自守”的混沌中醒来,迫不及待地醒来!
至于艺术,是民族活力之所在,也是衡量人类文明最完善和最有说服力的标尺。中华民族用千年积淀的文明,形态饱满,富有活力。二十与二十一世纪,相对于全球工、农、商业的发展,以及大工业背后所引发的自然与社会问题,艺术家们面临的则是古典绘画朝现代绘画过渡的意识形态上的重大变革。揭露现实、描绘社会、反映宗教、诉说历史,美好与丑陋,甚至是被视为对君主亵渎的内容……如同打开的潘多拉的盒子,各种艺术竞相争鸣,古典主义、写实主义、抽象主义、表现主义……涌现出像塞尚、康定斯基、库普卡、毕加索、波洛克等艺术大师,亦或是伊夫•克莱因、塞•托姆布雷、皮耶‧苏拉吉、汉斯•哈同、奥利维埃•德勃雷……距我们更为亲近的当代艺术家,他们的作品无不如风暴般给予传统艺术沉重一击,即便现如今依然振奋人心。
赵无极是华人艺术家在海外成就最为突出的一位,自1948年旅居法国以来,他将中国元素融入西方绘画,独成一派“爆炸式喷溅的抽象内涵”,你可以搜寻与他同一时代的其他卓有成就的音乐家或政治家,在他们身上一定具有一种共性叫做“革新”。
艺术家蔡玉龙即可列于其中,他的书法更像是画与书的结合,运用传统的毛笔与诗词书写出现代的技法与感悟,他的作品简洁、流畅、一气呵成,具有摄人心魄的感召力。当今普遍是对传统书法的临摹,忽略了字与纸、纸与笔,以及笔与心之间的交融,那种无休止的创作,因为没有灵魂而不可能感动人。蔡玉龙的现代书法并非任意的扭曲,他的每一笔都发自本能的想象,摈弃传统书写法则,求新求变,由此可见其绘画功力,他的书法更具革命意义。
正如伟大的画家皮埃尔所言:“我不代表我出席,我不是‵皮埃尔′,我只是一个热爱艺术的画家。”恰好可以解释蔡玉龙艺术革新的实质性工作。
蔡玉龙的艺术形式与其自身的品格反倒是极为相符合的,做自己的艺术,坚持自己心底的信仰,以自己认为最合适的方式生活。他是当代艺术界的叛逆者,而真正的艺术需要多一些这样的叛逆。
纵观蔡玉龙的绘画,他更像是个纯粹的艺术家,任何媒介(画布、纸张,几乎一切)在他手边总能信手捏来,他会将炽烈的情感融于画笔,用心作画,他的抽象并非苍白的涂抹,而是带着旋律与生命的抒情。那种极具画面感的绘画绝非模仿可得。那种敢于承担起绘画艺术“革新”的使命感,使他无愧于是一位真正的艺术家与勇士。
(法文原文)
Entre l’art chinois traditionnel et l’ art contemporain à l’occidentale, il y a un peintre: Tsai Yulong. Cet artiste d’âge mûr que je découvre avec bonheur est de la race des passeurs, de ceux qui transmettent et font connaître, de ceux qui savent apprendre aussi. Mais, rebelle aux a priori et au voies tracées d’avance, il n’est pas soumis au diktats des habitudes ou de la mode. Ainsi, représente-t-il pour moi l’un des plus évidents traducteurs de la formidable révolution aujourd’hui en marche dans une Chine définitivement « éveillée » , comme la prédisait Alain Peyrefitte, le ministre du Général de Gaulle. Et qui étonne le Monde.
Éveillée la Chine ? Réveillée plutôt, mais réveillée surtout à notre jugement d’occidentaux, à notre conscience claire. En réalité c’est l’Occident qui se réveille à la Chine. Car cet immense empire, pour s’éveiller ne nous a pas attendu. Depuis des millénaires, elle a produit les éléments visibles ou cachés d’une civilisation extraordinaire, elle inventé des instruments et des méthodes de conquête du mieux vivre, elle a créé des trésors de culture, d’art et de connaissance de l’Univers.
Mais la Chine, protégée par sa Muraille, physique ou virtuelle, s’est longtemps repliée sur elle même, développant ses propres conceptions et sa façon d’exister. L’ Histoire et la mondialisation - toute récente à la mesure de l’histoire humaine - ont fait craquer l’armure. Nous respirons tous le même air.
Quant à l’art, qui est l’expression la plus accomplie et la plus fine de la vitalité d’une civilisation, la Chine a longtemps affiné ses modèles et repris en les faisant évoluer au rythme qu’elle s’imposait les signes dont la tradition lui avait fait cadeau. Le XXème siècle et le XXIème siècles sont pour elle ceux de la confrontation avec d’autres modèles, d’autres chemins, d’autres défrichages. Ceux qu’ont affrontés les artistes, dits modernes ou contemporains par l’Occident, qui ont eux aussi fracturé la boite de Pandore dont les canons du classicisme interdisaient l’accès. Ils ont affranchi l’art de la représentation forcée, religieuse, historique ou sociale, de l’anecdote, du réalisme, du joli… Cézanne, Kandinsky, Kupka, Picasso, Pollock…, et plus près de nous Yves Klein, Cy Twombly, Pierre Soulages, Hans Hartung, Olivier Debré… et tant d’autres ont fait souffler sur l’art leurs tempêtes rafraîchissantes.
La rupture, en Chine, est plus récente. Elle s’illustre au premier chef par l’oeuvre explosant de couleurs d’une puissante subtilité de Zao Wu-ki, le plus célèbre des artistes chinois de l’extérieur, installé en France depuis 1948. Un virtuose. Un maître. On peut inscrire dans le même contexte révolutionnaire ( artistique s’entend ) le travail très actuel de Tsai Yulong qui, lui, joue essentiellement sur la forme écrite - ou plutôt peinte avec les pinceaux traditionnels - la calligraphie, et la fait vibrer, vivre splendidement. Mais Tsai Yulong, connaisseur avisé des infinies variations de la calligraphie traditionnelle, ne tient pas compte du vocabulaire des formes qu’elle emploie ou d’une quelconque signification des caractères ou des idéogrammes qui naissent spontanément de son imagination créative. Et c’est en cela qu’il est révolutionnaire. Son expression est plastique, formelle. Elle n’est pas chargée des ambiguïtés du couple moteur Signifiant/Signifié. Tout comme celle du grand peintre Pierre Soulages qui dit : « Je ne représente pas, je présente. Je ne dépeins pas, je peins. » explicitant la radicale matérialité de son travail. Chez Tsai Yulong la forme est là par elle-même et pour elle-même, pour son déroulé, pour son vécu formel. Sans référence à un autre contenu, qui serait à traduire mais qui se révèlerait extérieur, traître, pollueur. Le graphème est signe et cela suffit.
Peintre du signe pur, créateur de signes, Tsai Yulong inscrit sur ses surfaces, papiers ou toiles… la trame de sa sensibilité picturale. Ses tableaux sont des plaques sensitives, les témoins fiables des traces de ses propres émotions, de ses vibrations artistiques et esthétiques mais non pas intimes. L’abstraction, ici, n’est pas lyrique, musicale, échevelée. Elle est toute dans la tension inspirée du tracé. Parfois la couleur, le bleu, le rouge, l’orange, le jaune… viennent l’épauler, en nuancer la rigueur. Et cela donne des tableaux sublimes. Des tantras d’une modernité conquise et assumée.
我是在上海莫干山艺术园区外认识艺术家蔡玉龙的,他对于传统艺术和当代艺术自如掌控的成熟度让我惊讶,他的作品时而跳动,时而沉静,看似不经意的涂抹,却孕育内在生命的灵魂。而让我更为惊叹的是他另类的“绘画法则”。泱泱五千年文明古国,孔孟礼数灌输着中国民众谨慎处世、明哲保身的脾性,传承与歌颂看似是对祖先最好的缅怀。国人一代又一代重复前人的轨迹,并且告诉后人继续这种无休止的重复。最初西洋绘画的学习经历和对中国书法一如既往的迷恋,这两种截然不同的艺术在蔡玉龙的体内开始合二为一。他既非传统或现代艺术的固守派,亦非激进派,他的绘画在两者间各取所需,叛逆地师承两种文化。
其实,历史很好地印证了:人类需要“叛逆”。在时装界,每一场走秀都有可能带来一场文化新革命,而戴高乐将军若非“开明”地听取阿兰•佩雷菲特部长的建议,法国或许至今也不会了解在古老的东方有一个叫“中国”的伟大民族已经觉醒。
中国觉醒?不!超乎其外,是这个伟大民族的觉醒唤醒了更多国家。中华民族用数千年时间创造了令人惊异的可见或不可见的非凡的东方文明,用“征服”与“发明”丰富和发展了民族的文化、艺术和对宇宙的认知。但曾经有很长一段时间她热衷于自己,发展本国特色的艺术与哲学。这道有形无形的保护墙阻隔了她对世界的认识,也阻碍了整个民族的前行。全球化,必然成为衡量人类历史的标准,呼吸着相同空气的人类,该从“闭关自守”的混沌中醒来,迫不及待地醒来!
至于艺术,是民族活力之所在,也是衡量人类文明最完善和最有说服力的标尺。中华民族用千年积淀的文明,形态饱满,富有活力。二十与二十一世纪,相对于全球工、农、商业的发展,以及大工业背后所引发的自然与社会问题,艺术家们面临的则是古典绘画朝现代绘画过渡的意识形态上的重大变革。揭露现实、描绘社会、反映宗教、诉说历史,美好与丑陋,甚至是被视为对君主亵渎的内容……如同打开的潘多拉的盒子,各种艺术竞相争鸣,古典主义、写实主义、抽象主义、表现主义……涌现出像塞尚、康定斯基、库普卡、毕加索、波洛克等艺术大师,亦或是伊夫•克莱因、塞•托姆布雷、皮耶‧苏拉吉、汉斯•哈同、奥利维埃•德勃雷……距我们更为亲近的当代艺术家,他们的作品无不如风暴般给予传统艺术沉重一击,即便现如今依然振奋人心。
赵无极是华人艺术家在海外成就最为突出的一位,自1948年旅居法国以来,他将中国元素融入西方绘画,独成一派“爆炸式喷溅的抽象内涵”,你可以搜寻与他同一时代的其他卓有成就的音乐家或政治家,在他们身上一定具有一种共性叫做“革新”。
艺术家蔡玉龙即可列于其中,他的书法更像是画与书的结合,运用传统的毛笔与诗词书写出现代的技法与感悟,他的作品简洁、流畅、一气呵成,具有摄人心魄的感召力。当今普遍是对传统书法的临摹,忽略了字与纸、纸与笔,以及笔与心之间的交融,那种无休止的创作,因为没有灵魂而不可能感动人。蔡玉龙的现代书法并非任意的扭曲,他的每一笔都发自本能的想象,摈弃传统书写法则,求新求变,由此可见其绘画功力,他的书法更具革命意义。
正如伟大的画家皮埃尔所言:“我不代表我出席,我不是‵皮埃尔′,我只是一个热爱艺术的画家。”恰好可以解释蔡玉龙艺术革新的实质性工作。
蔡玉龙的艺术形式与其自身的品格反倒是极为相符合的,做自己的艺术,坚持自己心底的信仰,以自己认为最合适的方式生活。他是当代艺术界的叛逆者,而真正的艺术需要多一些这样的叛逆。
纵观蔡玉龙的绘画,他更像是个纯粹的艺术家,任何媒介(画布、纸张,几乎一切)在他手边总能信手捏来,他会将炽烈的情感融于画笔,用心作画,他的抽象并非苍白的涂抹,而是带着旋律与生命的抒情。那种极具画面感的绘画绝非模仿可得。那种敢于承担起绘画艺术“革新”的使命感,使他无愧于是一位真正的艺术家与勇士。
(法文原文)
Entre l’art chinois traditionnel et l’ art contemporain à l’occidentale, il y a un peintre: Tsai Yulong. Cet artiste d’âge mûr que je découvre avec bonheur est de la race des passeurs, de ceux qui transmettent et font connaître, de ceux qui savent apprendre aussi. Mais, rebelle aux a priori et au voies tracées d’avance, il n’est pas soumis au diktats des habitudes ou de la mode. Ainsi, représente-t-il pour moi l’un des plus évidents traducteurs de la formidable révolution aujourd’hui en marche dans une Chine définitivement « éveillée » , comme la prédisait Alain Peyrefitte, le ministre du Général de Gaulle. Et qui étonne le Monde.
Éveillée la Chine ? Réveillée plutôt, mais réveillée surtout à notre jugement d’occidentaux, à notre conscience claire. En réalité c’est l’Occident qui se réveille à la Chine. Car cet immense empire, pour s’éveiller ne nous a pas attendu. Depuis des millénaires, elle a produit les éléments visibles ou cachés d’une civilisation extraordinaire, elle inventé des instruments et des méthodes de conquête du mieux vivre, elle a créé des trésors de culture, d’art et de connaissance de l’Univers.
Mais la Chine, protégée par sa Muraille, physique ou virtuelle, s’est longtemps repliée sur elle même, développant ses propres conceptions et sa façon d’exister. L’ Histoire et la mondialisation - toute récente à la mesure de l’histoire humaine - ont fait craquer l’armure. Nous respirons tous le même air.
Quant à l’art, qui est l’expression la plus accomplie et la plus fine de la vitalité d’une civilisation, la Chine a longtemps affiné ses modèles et repris en les faisant évoluer au rythme qu’elle s’imposait les signes dont la tradition lui avait fait cadeau. Le XXème siècle et le XXIème siècles sont pour elle ceux de la confrontation avec d’autres modèles, d’autres chemins, d’autres défrichages. Ceux qu’ont affrontés les artistes, dits modernes ou contemporains par l’Occident, qui ont eux aussi fracturé la boite de Pandore dont les canons du classicisme interdisaient l’accès. Ils ont affranchi l’art de la représentation forcée, religieuse, historique ou sociale, de l’anecdote, du réalisme, du joli… Cézanne, Kandinsky, Kupka, Picasso, Pollock…, et plus près de nous Yves Klein, Cy Twombly, Pierre Soulages, Hans Hartung, Olivier Debré… et tant d’autres ont fait souffler sur l’art leurs tempêtes rafraîchissantes.
La rupture, en Chine, est plus récente. Elle s’illustre au premier chef par l’oeuvre explosant de couleurs d’une puissante subtilité de Zao Wu-ki, le plus célèbre des artistes chinois de l’extérieur, installé en France depuis 1948. Un virtuose. Un maître. On peut inscrire dans le même contexte révolutionnaire ( artistique s’entend ) le travail très actuel de Tsai Yulong qui, lui, joue essentiellement sur la forme écrite - ou plutôt peinte avec les pinceaux traditionnels - la calligraphie, et la fait vibrer, vivre splendidement. Mais Tsai Yulong, connaisseur avisé des infinies variations de la calligraphie traditionnelle, ne tient pas compte du vocabulaire des formes qu’elle emploie ou d’une quelconque signification des caractères ou des idéogrammes qui naissent spontanément de son imagination créative. Et c’est en cela qu’il est révolutionnaire. Son expression est plastique, formelle. Elle n’est pas chargée des ambiguïtés du couple moteur Signifiant/Signifié. Tout comme celle du grand peintre Pierre Soulages qui dit : « Je ne représente pas, je présente. Je ne dépeins pas, je peins. » explicitant la radicale matérialité de son travail. Chez Tsai Yulong la forme est là par elle-même et pour elle-même, pour son déroulé, pour son vécu formel. Sans référence à un autre contenu, qui serait à traduire mais qui se révèlerait extérieur, traître, pollueur. Le graphème est signe et cela suffit.
Peintre du signe pur, créateur de signes, Tsai Yulong inscrit sur ses surfaces, papiers ou toiles… la trame de sa sensibilité picturale. Ses tableaux sont des plaques sensitives, les témoins fiables des traces de ses propres émotions, de ses vibrations artistiques et esthétiques mais non pas intimes. L’abstraction, ici, n’est pas lyrique, musicale, échevelée. Elle est toute dans la tension inspirée du tracé. Parfois la couleur, le bleu, le rouge, l’orange, le jaune… viennent l’épauler, en nuancer la rigueur. Et cela donne des tableaux sublimes. Des tantras d’une modernité conquise et assumée.
有意义